Construction navale

Publié le 24 mai 2019 — Modifié le 13 janvier 2020

Caractéristiques et importance de la construction navale en France

Le secteur de la construction navale regroupe plusieurs types d’activités et de navires :

  • la construction et la réparation de navires civils : cette activité concerne les navires de commerce de toutes tailles, les navires de service (pour les ports, les plates-formes offshore et le sauvetage) et les navires de pêche ;
  • la construction et la réparation de navires militaires ;
  • la construction et la réparation de bateaux de plaisance ;
  • la démolition navale, c’est-à-dire le démantèlement et recyclage des navires.

Le secteur de la construction navale en France représente un chiffre d’affaires de 6,3 milliards d’euros (données INSEE 2014). Il représente un peu plus de 4 000 entreprises qui emploient près de 27 000 salariés.

Les chantiers français de construction navale sont spécialisés dans les navires de défense, les navires à passagers, les navires de services offshore, les services portuaires et les navires de pêche. Face à une forte concurrence de la part des chantiers asiatiques, l’activité française de construction et de réparation de navires s’est restructurée autour de la construction de navires à haute valeur ajoutée et la réparation de navires spécialisés (navires de croisières, navires de défense dont les sous-marins, réparation de méthaniers, etc.).

Les chantiers français sont par ailleurs dynamiques dans le secteur de la construction nautique. La France est en effet leader mondial dans la production de monocoques et multicoques habitables. Elle est également le 4ème producteur mondial de bateaux à moteur (données 2015).

Enfin, l’activité française de démantèlement et de recyclage concerne les petits navires (pêche, plaisance, militaires). Le démantèlement et le recyclage des navires de pêche et de plaisance est effectué dans des chantiers situés, entre autres, à Bassens (Gironde), la Rochelle, la Turballe (Loire-Atlantique), Saint-Malo mais aussi près de Lyon. Les gros navires sont quant à eux généralement démantelés en dehors de l’Union européenne, à quelques exceptions près.

Les impacts de la construction navale sur le milieu marin

L’une des principales pressions générées par la construction navale concerne le rejet de substances dangereuses. Les chantiers navals sont des lieux de concentration de composés organostanniques[1] tels que le tributylétain (TBT). Ces composés entrent dans la composition des peintures antisalissure mais sont interdits depuis 2008 dans les États signataires de la convention de l’Organisation Maritime Internationale (Convention « Antifouling Systems on Ships », 2001).

Les industries navales utilisent un certain nombre de composés chimiques dans leurs procédés de production dont certains peuvent constituer des polluants aquatiques et atmosphériques. Le nettoyage des aciers durant les opérations de réparation est ainsi réalisé à partir de produits chimiques contenant des métaux lourds, solvants et composés organiques volatiles, zinc et autres polluants atmosphériques. Le façonnage des éléments métalliques pour la construction navale (métallurgie) conduit par ailleurs à la production d’oxydes, de produits chimiques et de vapeurs toxiques liés au découpage et au soudage ainsi qu’à la production d’eaux résiduaires contenant des solvants (hydrocarbures) de dégraissage. Les opérations de démantèlement et de recyclage peuvent enfin être à l’origine de rejets de substances dangereuses notamment lorsque les opérations sont effectuées en plein air.

En l’état actuel des connaissances, il n’est pas possible d’évaluer la contribution des industries navales au rejet de substances dangereuses dans le milieu marin. Néanmoins, les pratiques de ces industries sont encadrées réglementairement pour limiter les rejets directs dans l’environnement. Par exemple, les labels de type « Ports propres » certifient de bonnes pratiques de gestion des effluents provenant des zones de carénage.

Les impacts liés aux substances dangereuses sont assez mal connus et sont peu quantifiés. Il est toutefois reconnu que les contaminants chimiques (TBT, HAP[2], etc.) sont à l’origine de la diminution du nombre d’espèces vivant sur les fonds marins et qu’ils affectent leur reproduction. Ils sont également à l’origine de la réduction de l’immunité, du taux de reproduction et des effectifs des mammifères marins. D’autre part, la consommation de produits de la mer contaminés par des substances dangereuses peut avoir une incidence sur la santé humaine.

[1]Ou organoétains.

[2]Hydrocarbures aromatiques polycycliques

En savoir plus

UMR AMURE (2019). Analyse économique et sociale : Rapport scientifique pour l’évaluation initiale 2018 au titre de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM – directive n°2008/56/CE).