Pêche de loisir en mer

Publié le 24 mai 2019 — Modifié le 21 janvier 2020

Des pratiques variées

L’activité de pêche de loisir est définie réglementairement comme une activité de pêche dont le produit est, soit relâché directement, soit destiné à la consommation exclusive du pêcheur et de sa famille. Les différents types de pêche de loisir en mer sont présentés dans le tableau ci-dessous :

Les différents types de pêche de loisir en mer

Pêche à pied

Pêche du bord

Pêche du bord

Pêche sous-marine du bord

Pêche d'un bateau

Pêche d'un bateau

Pêche sous-marine d'un bateau

Il y a peu de données sur la pêche de loisir en France, notamment car cette activité ne nécessite pas de permis (contrairement à la pêche récréative en eau douce). Les principales données disponibles proviennent d’enquêtes nationales réalisées ponctuellement.

En 2006, le nombre de personnes âgées de 15 ans et plus qui pratiquent la pêche de loisir en mer est estimé à 2,5 millions. Les pêcheurs de loisir en mer ont des profils très diversifiés, allant des pêcheurs occasionnels réalisant quelques sorties durant les périodes de vacances estivales aux pêcheurs confirmés résidant en zone littorale et ayant une pratique intensive toute l’année. 14 % des pêcheurs de loisir en mer possèdent au moins une embarcation. À l’échelle de la population, cela représente environ 265 000 possesseurs de bateaux et une flotte d’environ 335 000 embarcations.

Environ 1,3 million de personnes pratiquent la pêche récréative hors pêche à pied , c’est-à-dire depuis le bord ou depuis un bateau (données 2011-2013). Ces pratiques ciblent principalement des espèces comme le bar, le lieu jaune, le maquereau et la seiche. La pêche à pied regroupe quant à elle des pratiques diverses, qui varient selon les territoires.

Réglementation

La pêche de loisir est réglementée par des textes adoptés à différentes échelles : nationale, préfectorale et municipale. Cette réglementation vise à préserver les ressources naturelles et à protéger des usagers et leur santé. L’encadrement réglementaire peut porter sur différents aspects :

  • la taille des prises de coquillages, crustacés et poissons : ces tailles peuvent varier d’un département à un autre, et à plus forte raison entre façade maritime.
  • la période de pêche et les quantités de prises : certaines espèces sont autorisées à la pêche pendant des périodes déterminées pour respecter leur cycle biologique.
  • l’utilisation d’engins : certains engins ont un usage restreint à des zones ou des périodes particulières (interdiction de la palangre sur l’estran en période estivale, interdiction des casiers dans les zones de navigation, etc.).
  • l’interdiction de pêche : certaines espèces sont interdites à la pêche de loisir comme le mérou (moratoire jusqu’en 2023) en Méditerranée, ou la civelle sur tout le territoire. La pêche à pied récréative peut aussi être interdite temporairement pour des raisons sanitaires lorsque la consommation de coquillages présente un risque sanitaire avéré.

Impacts environnementaux de la pêche de loisir

Les impacts de la pêche de loisir diffèrent selon les pratiques.

Impacts de la pêche à pied

Les impacts de la pêche à pied de loisir sont le plus souvent liés à :

  • une surfréquentation des sites,
  • l’utilisation d’engins destructeurs ou non sélectifs,
  • des abus sur les quantités prélevées,
  • le non-respect des tailles minimales.

Les effets négatifs de la pêche à pied de loisir sur l’environnement proviennent, d’une part, de la dégradation physique des habitats marins et, d’autre part, de prélèvements qui dépassent la capacité de renouvellement de la ressource.

La pratique de la pêche à pied dans les zones recouvertes de blocs rocheux implique souvent le retournement des blocs par les pêcheurs. Or, ce retournement entraîne une dégradation de l’habitat et favorise le développement d’algues vertes opportunistes. Au final, une part important de la biodiversité est perdue et mettra plusieurs années à se reconstituer. La pratique de la pêche à pied sur un fond meuble (sable, vase) peut aussi avoir un impact fort sur les herbiers à cause du piétinement et du labourage de l’estran lors de la recherche des coquillages.

Impacts des autres modes de pêche

La principale pression générée par les autres modes de pêche de loisir sur le milieu marin concerne les quantités prélevées sur la ressource. Par exemple, une enquête réalisée en 2009 sur la pêche au bar en Atlantique a estimé la quantité débarquée par les pêcheurs récréatifs représentait 30 % de la quantité totale de bar débarquée sur la côte ouest de la France. La pêche récréative peut avoir d’autres effets néfastes pour l’environnement, à travers l’impact sur des espèces vulnérables, l’introduction d’espèces exotiques (appâts) ou la perte et l’abandon d’engins de pêche.

En savoir plus

UMR AMURE (2019). Analyse économique et sociale : Rapport scientifique pour l’évaluation initiale 2018 au titre de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM – directive n°2008/56/CE).